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Les terrils du Pays à part : chronique souterraine d’un monde disparu

Ils veillent sur Haillicourt comme deux géants muets. Témoins d’un âge de charbon, les terrils du Pays à part racontent l’épopée ouvrière du bassin minier, les espoirs gravés dans la brique rouge, et les silences qui ont suivi le dernier roulis de wagonnets. À travers la figure de Jules Marmottan, des corons, des sirènes et de la visite du général de Gaulle, plongez dans l’histoire bouillonnante d’un territoire inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO dont le sol garde précieusement la mémoire d’un monde disparu.

Les terrils jumeaux du Pays à part - ©Béthune Bruay Tourisme
Les terrils jumeaux du Pays à part - ©Béthune Bruay Tourisme
Par
itinair'bis - Albane de Maigret
Le
05
May
2025
En partenariat avec
Pas-de-Calais tourisme - Béthune Bruay tourisme
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L'héritage caché des terrils d’Haillicourt


Les terrils du Pays à part à Haillicourt dominent le paysage comme deux géants. Hauts de 180 mètres, ils témoignent d’un passé ouvrier et minier encore inscrit dans le sol et les mémoires. Ces montagnes noires sont les derniers vestiges visibles de la fosse 6, surnommée fosse Marmottan. Ces deux collines jumelles, nées des déchets d’exploitation, forment aujourd’hui un patrimoine classé à l’UNESCO.

Jules Marmottan : le visage du paternalisme minier


Avocat, collectionneur, maire et président de la Compagnie des Mines de Bruay, Jules Marmottan est l’âme bâtisseuse du site. À la fin du XIXe siècle, il imagine un monde organisé pour les mineurs : corons, école, église, caisse de secours et dispensaire. Ce modèle de paternalisme industriel a marqué durablement l’organisation sociale des cités minières. Ce sont encore ses traces visibles dans la brique et les lucarnes qui font l’identité du Pays à part.

Une fosse monumentale


À son apogée, la fosse 6 extrait jusqu’à 13 tonnes de charbon par minute à plus de 1000 mètres de profondeur. Le chevalement, grande structure métallique, cadence le va-et-vient des cages. C’est le cœur battant d’un monde souterrain organisé et bruyant. Les sons métalliques, les cris, les sifflets créent une symphonie industrielle inoubliable. Tout est pensé au millimètre.

Vivre et survivre à la mine : entre sirènes et matricules


Le quotidien des mineurs commence dans les vestiaires, puis la lampisterie, où l’on reçoit lampe et matricule. Une fois descendu, on devient un numéro. La Cité des Fleurs, conçue après 1913, propose des maisons doubles avec jardins et lucarnes. On passe du baraquement à un vrai chez-soi. Le progrès et le confort s’installent.

Le Général de Gaulle dans la fosse : un hommage aux gueules noires


En 1959, le Général de Gaulle descend dans la fosse Marmottan. Il rend hommage aux mineurs, les « gueules noires ». Cet instant, encore vivace dans les mémoires, symbolise une reconnaissance nationale du monde ouvrier. Une descente forte en émotion.

Le silence après le dernier wagon


Vingt ans plus tard, la fosse ferme. Les derniers wagonnets passent, puis le silence. Les chevalements tombent. Ne restent que quelques bâtiments et les deux terrils, témoins des années sous terre de milliers d’hommes. Le quartier du Nouveau Monde, construit en 1989, ouvre une nouvelle page. Mais dans le sol, la mémoire reste.

Les terrils aujourd’hui


Aujourd’hui, les terrils sont devenus des lieux de promenade. La nature reprend ses droits. 389 marches mènent au sommet, offrant une vue sur les anciennes cités minières. Le passé y est toujours présent, mais sublimé.
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Les terrils du Pays à part : chronique souterraine d’un monde disparu